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bul bul tarang concept
Nilgirls avec Z Quartett
   
 
   
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bul bul tarang concept
 
Ravi Prasad croise la route du Z Quartett en 2008, lors du festival Métis de Saint-Denis. Une collaboration éphémère d'abord, le temps d'une scène partagée. L'insistance amicale de Bruno Letort, qui dirige le label Signature, a permis à cette heureuse circonstance de s'affirmer et d'aboutir à "Nilgiris" oeuvre d'une incomparable grâce.

"Nilgiris" : une nouvelle rencontre, un autre dialogue, une escale supplémentaire. Le mariage d'un quatuor à cordes contemporain et d'un maître de la musique carnatique. Ravi Prasad est ce Voyageur qu'évoque Nietzche dans "Humain trop humain" qui "regardera les yeux ouverts à tout ce qui se passe en vérité dans le monde."

Avec "Nilgiris", du nom des Montagnes bleues qui cheminent le long de la côte occidentale de l'Inde, montagnes profondes, denses et sauvages, Ravi Prasad raconte une histoire, la sienne, enchanté de sentir resurgir la flamme familière, de ressentir l'émotion si profonde à travers ce dialogue avec le Z Quartett. Deux cultures se rencontrent. Sa voix se marie aux cordes du quatuor. Le son est invisible, les cordes matérialisent les liens sacrés.

La musique de Ravi Prasad nous dit la plage de Calicut, sa ville natale, les vestiges de l'arrivée de Vasco de Gama, les immenses filets de pêches chinois qui dansent le long des côtes, les mains qui tissent des guirlandes, les bracelets de verre qui tintent, un berceau qui se balance.

Cette musique n'est pas nostalgique. Il semble qu'elle vient d'être improvisée, comme le souffle dans les branches de l'arbre.

 
L'Inde, dit Ravi Prasad, est comme un autel. Je n'ai pas besoin d'y retourner. La musique m'y relie. J'en suis un héritier par ma naissance, mes parents, ma culture. Ici, je dois retrouver le salut, je n'ai pas de référence. Je suis toujours en asymétrie. Il me faut retrouver l'équilibre. Je ne pense dans aucun langage. C'est la même chose dans la musique. J'improvise mon langage. Cela me permet de vivre dans l'instant. Je m'inscris dans une continuité.

Le chant traverse Ravi Prasad. Le chant habite son corps. Il l'élève. Le chant danse en lui. Le chant n'est pas le véhicule des mots. Il est le chant. Comme le vol d'oiseau est un vol d'oiseau. Le temps s'immobilise. Sa musique est dépouillée de tout ce qui peut la rattacher aux décors anciens. De la tradition il extrait le suc et néglige les fioritures et les ornements. Il va à l'essentiel.

Son précepteur disait à Ravi Prasad : le jour où tu peux garder le silence pendant une heure sur scène tu deviens ton maître.

Je n'ai rien à prouver, maintenant. J'ai juste envie d'être là. Sur scène je ne me projette plus. Je suis dans la verticalité. Je me sens relié à quelque chose qui m'appartiens. Je suis en connexion.

N'est-il pas merveilleux de recevoir cette allégresse en partage ?

Olivier Bailly

album de photos presse

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